Tour Evolo
Typologie
Commercial
Statut
Concours
Localisation
Montréal, Québec, Canada
Crédit
Illustrations : DKA
Problématique
La voiture est omniprésente dans nos espaces et nos structures sociales. Par conséquent, il devient un objet qui pollue les rencontres quotidiennes des citadins. Cette réalité crée de multiples enjeux à plusieurs niveaux : elle affecte l'environnement, la démographie, l'urbanisme et la mobilité des grandes villes.
À Montréal, comme dans la grande majorité des mégalopoles du monde, une problématique de premier plan se pose : l’encombrement des grandes artères de circulation affecte la mobilité de l’ensemble du système. Cette grande ville canadienne possède un réseau de transports en commun déficient, ce qui nécessite un renouvellement majeur qui doit répondre au fléau de la voiture. Le nouveau système ne doit pas se concentrer sur la pensée individualiste, mais plutôt sur un mouvement collectif. Face à cette contamination croissante des automobiles, une solution architecturale doit être conçue.
Le projet
Lors de l'analyse du contexte de la ville, de nombreux pôles peuvent être identifiés en fonction de leur concentration de trafic et de leur densité de population. Ces milieux urbains sont les points d'action de la révolution du système de transport actuel. Dans le contexte de Montréal, dix sites d'intérêt sont choisis pour leur proximité avec la population et les stations de métro existantes. Chacun d'entre eux accueillera une méga-structure autonome qui assurera la gestion du nouveau réseau automobile.
Un nouveau périmètre urbain est dessiné : l'ensemble du réseau routier est désormais enterré sous terre et est contrôlé efficacement par un ordinateur maître qui répond en temps réel aux conditions de circulation. Les personnes qui veulent s’introduire dans la ville en voiture doivent passer par une porte où la conduite traditionnelle chaotique est laissée de côté, et un système autonome et fiable qui en prend le contrôle.
Le fonctionnement est assez simple : les voitures sont stabilisées sur de grandes plaques métalliques et les moteurs sont éteints. Chaque véhicule devient alors une sorte de wagon privé; la voie souterraine guide automatiquement les citadins à travers un voyage dans ses tunnels magnétiques, et les emmène vers les stations de transports en commun. Après quelques arrêts rapides dans les gares, les voitures sont ensuite vidées de leurs propriétaires. Ensuite, le réseau les emmène à la tour de stationnement verticale la plus proche. Le propriétaire de la voiture peut ensuite récupérer sa voiture en définissant un lieu et une heure de collecte.
Cette tour est également exploitée par magnétisme et l’informatisation en temps réel. Les voitures arrivent progressivement sur leurs plaques aux pôles de distribution souterrains à la base du bâtiment, et sont propulsées verticalement sur le sol. La particularité de la tour est que son élément structurel principal est invisible : sept solénoïdes créent un champ magnétique qui maintient les véhicules verticalement. L’enveloppe du bâtiment est donc architectonique formée de sa raison d’être : la voiture elle-même. La tour ne cesse de s'assembler et de se démonter par le va-et-vient des voitures : la forme architecturale devient intrinsèquement dépendante du flux de circulation du centre-ville.
Les tours de stationnement verticales deviennent des machines architecturales urbaines, et la voiture devient la brique d'un processus sans fin de construction et de destruction.